Une fois de plus, une fois de trop, nos primes d’assurance-maladie vont augmenter. Heureusement, on a réussi à faire baisser…la hausse.
Il n’en demeure pas moins que la hausse moyenne à Genève sera supérieure à la moyenne suisse, soit 2,8% contre 2,2%. Pourquoi ? Rien ne le justifie. Mieux, tout le contredit ! Les assurés genevois ont déjà versé, durant des années, des primes supérieures aux coûts qu’ils généraient, accumulant des réserves en mains des assureurs. Réserves qui ont finalement été transférées à des cantons dont les primes avaient été maintenues artificiellement basses.
Pire, alors que les cantons profiteurs du système étaient majoritaires par rapport aux cantons lésés, ils n’ont rien trouvé de mieux, pour légitimer leur appropriation, que de réunir tout le monde en assemblée générale. Ordre du jour : Doit-on rendre le butin ?
Il ne faut pas être sorcier pour deviner ce que fut le résultat du vote. Ce n’est que devant une pression, bien modeste il est vrai, qu’il fut décidé d’en rendre la moitié. Et cette moitié serait assumée en trois parts égales à charge de la Confédération, des assurés avantagés….et des assureurs.
Vous pariez combien que la hausse des primes 2014 servira en partie à permettre aux assureurs d’acquitter « leur » dette ? Et ce sont les lésés qui vont se rembourser eux-mêmes, pour garder une majorité de cantons du côté des satisfaits.
Le système est opaque et l’assuré est toujours le dindon de la farce. Seule une caisse publique permettra de mettre en place un instrument de mesure fiable et équitable. Comment expliquer que la prime la plus chère à Genève, pour un adulte avec franchise de 300 francs et sans couverture accident, soit de 595 francs chez Wincare et la meilleur marché de 359 francs chez Assura ? Pour des prestations strictement identiques !
Assura qui, curieusement, après les perturbations qui ont secoué le groupe (que l’on se souvienne de Supra) présente les primes les plus basses dans de nombreux cantons, dont Vaud et Fribourg. Sachant que cette situation va attirer vers cet assureur tous les cas les plus lourds, les esprits retors pourraient imaginer que l’on cherche ainsi une excuse pour mettre la clé sous le paillasson.
Quoi qu’il en soit, 2,2% de hausse moyenne nationale pour 2014, année de votation sur la caisse publique, est exactement le même taux que pour 2007, année de votation sur la caisse unique. Un taux porte bonheur pour nos assureurs ? Faisons-les déchanter, dans l’intérêt du maintien de l’accès à une médecine de qualité pour tous !