Le 16 décembre 2010 un projet de loi était déposé, demandant un moratoire pour les travaux du CEVA, jusqu’au bouclement du financement à charge des partenaires français (http://www.geneve.ch/grandconseil/data/texte/PL10773.pdf). L’argumentation était simple et élémentaire : pourquoi commencer la construction de cette ligne ferroviaire impliquant une charge financière avouée - mais en-dessous de la réalité - de 1,5 milliard de francs à charge des contribuables genevois et confédérés, si les partenaires français ne sont pas en mesure de poursuivre les voies depuis la frontière à la gare d’Annemasse, avec l’aménagement requis de cette dernière ?
Le bon sens pesant peu au regard de la force d’inertie, les partis ayant soutenu le CEVA ne souhaitant évidemment pas que leur impéritie, ou pire, leur tromperie, ne soit découverte, ce projet de loi fut d’abord renvoyé aux calendes grecques, puis à la commission des travaux (voir https://poggia.blog.tdg.ch/archive/2011/01/28/ceva-de-la-tromperie-a-la-censure1.html ). La censure était donc reportée à l'épisode suivant.
Une séance unique a suffi pour balayer cette demande au nom du « on a commencé, faut finir », ou du « vos arguments on ne veut pas les entendre, on a décidé ». Bref, les dés étaient pipés. Tous, sauf le MCG et l’UDC ont rejeté cette demande, sans même entendre qui que ce soit, si ce n’est les balbutiements gênés de Monsieur Mark Muller, Conseiller d’Etat…
Un rapporteur de majorité fut désigné en la personne de Monsieur Guy Mettan (PDC) et un rapporteur de minorité, Monsieur Roger Golay (MCG), avec un délai au 24 mai pour le dépôt des rapports, en vue du débat en séance plénière.
Entretemps, la presse nous apprenait que la France exigeait une étude d’impact du CEVA sur la faune et la flore…( http://www.tdg.ch/print/node/343142 ) Le moratoire demandé apparaissait dès lors d’autant plus d’actualité, car jamais les Genevois n’avaient voulu d’un train qui s’arrête à la frontière…Pour la majorité pro-ceva, il devenait dès lors urgent …d’attendre, afin d’éviter tout débat public qui aurait pour conséquence inévitable de mettre au grand jour les mensonges éhontés qui avaient été assénés aux électrices et électeurs lors du référendum de 2009 quant au prétendu soutien indéfectible de nos voisins français, et quant à la volonté commune de construire la région, dont le CEVA serait la colonne vertébrale.
Ainsi, plutôt que d’affronter honnêtement le débat, des moyens peu avouables sont utilisés pour ne pas dévoiler la réalité des faits. Alors que le député Roger Golay a respecté le délai qui lui a été imposé, Monsieur Guy Mettan n’a toujours pas déposé son rapport, rendant ainsi impossible tout débat en séance plénière. Le but est ainsi atteint.
On se rappellera que Monsieur le député Guy Mettan, en sa qualité de président de ALP-Rail (http://www.alp-rail.net/cm/contacts.php?lg=fr&page=main ), n’est pas totalement désintéressé dans ce débat, si l’on en juge par les propos qu’il avait tenus dans les médias :
« Le CEVA sera aussi financé par les Français... » (Un train pour rêver, Tribune de Genève du 18 novembre 2009).
Nous avons aujourd’hui la preuve que les partisans du CEVA, Conseil d’Etat en tête, n’avaient alors aucune garantie à cet égard, pas même un petit courrier… Toujours difficile de reconnaître ses erreurs.
Ceci explique cela. Et vive la manipulation !
(Voir le bêtisier politique du CEVA :( http://www.mobilitege.ch/ceva/affirmations.php ))